vendredi 6 mars 2015

Les priorités survivalistes, le kit de survie



Si vous avez suivi mes conseils de l'article les priorités survivalistes vous connaissez vos priorités, parlons donc de la partie équipement.

Lorsque, pour une raison ou une autre, on se retrouve à devoir se débrouiller par ses propres moyens dans une situation critique; le mental, le physique et le matériel peuvent tous faire une énorme différence mais celui des trois qui est sans doute le plus facile à obtenir et qui est, quoi qu'on en dise, souvent le moins critique, est la préparation matérielle.

Dans les faits, la plupart des randonneurs qui partent pour une ballade d'une journée, en France, ne transportent pas d'équipement, outre une bouteille d'eau, un pique-nique et, dans le meilleur des cas, un téléphone portable. Cependant, un simple briquet peut suffire à faire la différence entre une nuit d'hiver relativement confortable, passée auprès d'un feu, et une nuit passée à grelotter de toutes ses forces. C'est de ces quelques pièces d'équipement critique dont il est question dans cet article : ces quelques centaines de grammes qui peuvent faire la différence entre un survivant ... et un drame qui fera un sujet au JT .

Au lieu de dresser bêtement une liste, voici plutôt les éléments qui vous permettront d'assembler vous-même votre matériel de survie, en fonction de vos besoins, de votre environnement et de vos activités. Un "kit de survie" est très personnel et dépendant du contexte. Chaque personne a des besoins spécifiques, des préoccupations et des capacités différentes ...

A quoi doit donc servir un kit de survie ?

Avant de choisir un outil, il faut bien sûr savoir ce que l'on devra en faire. Quelle est la tâche à accomplir. Le kit de survie, comme son nom l'indique, devra vous aider à survivre ... bien … mais survivre à quoi ?

Votre kit, votre corps et vos connaissances mises ensemble, doivent idéalement vous aider à couvrir tous les besoins de base. Qu'est-ce qu'il me faut pour pouvoir boire ? Comment pourrai-je conserver ma température centrale à 37°C de jour comme de nuit ? etc... Posez-vous simplement ces questions, trouvez des solutions fiables, et si elles nécessitent l'emport de matériel... Emportez-le ! N’oubliez pas aussi que selon le lieu, la saison, ou encore les activités que vous pratiquez par exemple, vous trouverez des réponses complètement différentes à toutes ces questions. Votre kit de survie est donc en constante évolution ! Vous devez l’adapter à vos sorties, à votre environnement, …

Pour résumer tous ces points, David Manise a imaginé la règle des 3 qui consiste à dire que l’on survie :

- 3 secondes avec une décision stupide : cette dernière ne vous laissera que peu de chance de survie. Il n’existe pas de matériel pour répondre à ce besoin. Il faut travailler la tête on en reparlera.
- 3 minutes sans oxygène dans nos centres vitaux : une respiration efficace, un cœur qui bat et du sang à pomper sont autant d’éléments indispensables. Comment conserver tout cela en fonctionnement ? comment stopper une hémorragie ?
- 3 heures sans régulation thermique en climat extrême : comment faire du feu ? faire un abris ? Quel type de vêtements choisir ?
- 3 jours sans eau : comment purifier et stocker l'eau ?
- 3 semaines sans manger : en matière de survie à court terme (quelques jours), manger n’est pas la priorité.
- 3 mois sans interaction sociale : seul vraiment seul on devient fou .

Les différents types de kits

Les kits doivent donc apporter une réponse matérielle adéquate à une large gamme de situations envisageables ! On distinguera alors plusieurs types de kit :
- l'EDC ou Every Day Carry est l'équipement qu'on porte dans la vie de tous les jours ;
- le SDC ou Some Day Carry est l'équipement qu'on porte dans un contexte plus exceptionnel : randonnée, voyage… ;
- le BOB ou Bug Out Bag est l'équipement que l'on garde de coté pour pouvoir faire face à une situation critique, par exemple pour quitter rapidement son domicile en cas de catastrophe naturelle (inondations, incendies, séismes, etc…). Il s'agit du kit le plus volumineux, car devant permettre à une personne, voire à une famille entière, de tenir plusieurs jours sans ravitaillement vital. Le site du ministère de l’intérieur précise d’ailleurs que tout citoyen doit pouvoir faire face à ce genre de situation pendant 3 jours environ (correspondant à la durée maximale de prise en charge par les secours dans ce type de cas)

EDC et SDC peuvent se séparer en deux sous-catégories :
- le kit que l'on porte sur soi sans jamais s'en séparer,
- le kit que l'on emporte dans son sac à dos, dans une sacoche, et qui n’est jamais très loin de nous.

Où se situe donc la différence entre un bon et un mauvais kit de survie ?

  1. D'abord, un bon kit de survie est un kit qu'on transporte avec soi sur le terrain. Inutile de rassembler le meilleur équipement du monde dans un sac si c'est pour le laisser chez soi parce qu'il est trop lourd... Il faut donc que votre kit soit suffisamment petit et peu encombrant pour que vous puissiez l'emmener partout Idéalement, il doit tenir dans les poches de votre pantalon, ou presque... et se faire oublier ! Pour arriver à cela, il faut trouver un bon compromis entre le poids, la qualité et la polyvalence de ces outils.
  2. Ensuite, un bon kit de survie est un kit qu'on a assemblé soi-même, en fonction de ses besoins spécifiques, de son environnement...
  3. Un bon kit de survie contient des éléments de bonne qualité, robustes, efficaces, et durables. Certaines pièces d'équipements d'excellente qualité sont chères, d’autres peuvent être peu coûteuses. Le prix de l'équipement n'est donc pas un gage de qualité mais il faut parfois mettre le prix.
  4. Un bon kit de survie est un kit que l'on a testé soi-même sur le terrain. La réalité du terrain est toujours plus complexe et plus tordue que ce que peuvent imaginer les ingénieurs, designers et autres inventeurs. Outre le fait de s'assurer que l’équipement fonctionne, en testant son matériel, on s'entraîne aussi à l'utiliser, ce qui est absolument indispensable.
  5. Un bon kit de survie contient enfin des éléments simples et faciles à utiliser. Dans les situations d'urgence, le commun des mortels perds environ la moitié de ses points de Q.I. et l'essentiel de sa motricité fine. Bref, les situations de survie sont de très mauvais moments pour essayer de comprendre comment fonctionne quelque chose, ou pour manipuler minutieusement des petits objets (surtout dans le noir, avec les doigts gelés, en frissonnant)... Lorsque vous avez un choix à faire entre deux pièces d'équipement, choisissez donc réalistement la plus simple, la plus efficace.

Proposition d’objets usuellement intégrés à des kits

Sans vouloir imposer un "équipement standard" porté soit autour du cou, soit autour de la taille, ou encore dans les poches, dans le sac à dos… la synthèse ci-dessous se contente de rassembler le fruit de réflexions de nombreux adeptes de la survie. Les équipements sont rassemblés par thèmes, en s’appuyant sur la règle des 3 énoncée plus haut.

Trois minutes sans oxygène dans nos centres vitaux
Tout le matériel qui garantira au corps un fonctionnement normal. On trouvera principalement dans cette section le matériel médical de premiers soins.
- Compresses (5cm x 5cm)
- Pansements (6x2, 12x7, 1x4, 3x7.5…)
- Pansement compressif et/ou coussin hémostatique
- Bandes
- Serviette périodique (peut servir à faire des pansements compressifs en cas de forte
  hémorragie)
- Stéristrips 3mm x 75mm (sutures adhésives)
- Lingette désinfectante, compresse alcoolisée, unidose antiseptique
- Sérum Physiologique (sert aussi à reminéraliser une eau distillée ou de la neige et glace
  fondues)
- Médicaments de préférence orodispersibles : Coalgan, Merocel, Zyrtec, Smecta, Disprile,
  Lactéol, Paracetamol, Immosel, Aspirine, Ventoline, Cortisone, Ixprim, Iibuprofène,
  Arnica (prévoir un aide-mémoire avec les doses prescrites) 
- Pince à tiques
- Masque de bouche à bouche
- Pince à épiler
- Gel anti-bactérien (très bon allume-feu)
- Savon de Marseille, petit savon d'hôtel (action détergente mais non antispetique. Il existe
  des savons antiseptiques)
- Kleenex (faire un pansement, se moucher…)
- Papier hygiénique (faire un pansement, se moucher, hygiène intime…)
- Adhésif anti-ampoules
- Bandana, cheche (pansement compressif, écharpe pour bras cassé)

Trois heures sans régulation thermique en climat extrême
L'objectif du matériel listé ici est de préserver une température corporelle "normale", toujours dans le but de permettre au corp un fonctionnement optimal.
Pour se couvrir
- Couverture de survie légère et/ou épaisse (réflexion du rayonnement IR et solaire, à
  utiliser avec une bougie chauffe-plat cf position de survie)
- Tarp
- Poncho, K-Way
- Sacs poubelles grand format (renforcé jardin, 100 L) (peut servir de sac de couchage de
  fortune une fois rempli de feuilles, de poncho, d'oreiller…)
- Bonnet, cagoule, plastron à col en laine (40% des échanges thermiques du corps avec
  l'environnement se font au niveau du cou et de la tête)
- Gants (jetables en latex, en cuir fin, en cuir épais de chantier), mitaines
Pour se réchauffer (faire du feu)
- Firesteel (pour allumer un feu par tous les temps)
- Briquet BIC, au butane, au magnésium, piézo, tempête (inefficace si mouillé ou si doigts
  engourdis)
- Allumettes + grattoir (collées dans le grattoir, à l'épreuve de l'eau, protégées…)
- Bloc magnésium (s'entraîner à faire des copeaux de magnésium)
- Bâtonnet allume feu BBQ au pétrole, étanchéifié par du scotch (peu écologique mais très
  efficace)
- Coton vaseliné (comme nos pailles allume-feu)
- Bois gras (morceau de pin mort saturé de résine, sentant la térébenthine, présent au
  cœur des vieilles souches de pin)
- Amadous naturels (écorce de bouleau, champignon amadouvier, coton carbonisé…)
- Papier journal
- Réchaud pliable avec pastilles
- Bougie chauffe plat (maintenir une flamme, s'éclairer, paraffiner un combustible pour
  mieux l'enflammer, se réchauffer sous un poncho)
- Bougie de survie à combustion lente
- Bougies anniversaire « magiques » (se rallument toutes seules en cas de vent)
 
Trois jours sans eau
Le corps humain est principalement constitué d'eau et il lui en faut un apport régulier. Le matériel listé ci-dessous doit donc permettre la purification et le stockage de cet élément vital.
- Gourde (préférer un goulot large style Nalgène Wide-Mouth)
- Contenant métallique qui permettra de contenir et de faire bouillir de l’eau.
- Poche à eau (attention à l'entretien)
- Serviette compressée (récupérer la rosée sur les végétaux, se couvrir la tête et le cou)
- Préservatif (peut contenir beaucoup d'eau mais peu pratique à remplir ; s'entraîner avant
  au moins un fois ! On peut le placer dans une chaussette pour le protéger une fois plein)
- Gaze (ce filtre sert évidemment aussi en cas de blessure)
- Bandana prélavé, bout de tissu, mouchoir en tissu (filtrer, récupérer la rosée sur les
  végétaux, mais aussi servir de pansement compressif)
- Bout de tube plastique transparent (vases communiquants, porte filtre)
- Filtres à café, papier filtre
- Tampon périodique (filtrer)
- Pastilles de stérilisation bactérienne de l'eau (Micropur, ne fonctionne correctement que
  sur une eau limpide donc filtrée)
 
Trois semaines sans manger
Sur le court terme (quelques jours), manger n'est clairement pas une priorité mais les éléments ci-dessous aideront à conserver un moral plus à même de répondre aux urgences du moment.
- Sel (dans un tube étanche, le plus important pour reminéraliser l’eau)
- Fruits secs, Chocolat, Sucre, Barres de céréales (énergie)
- Café, Thé (donner du gout à l’eau chaude)
- Bouillon / cube Maggi dans un œuf Kinder ou une petit boite (de préférence étanche)
- Riz (petite pochette ou boîte pellicule)
- Soupe miso en sachet métallisé donc étanche
- Tablette de chewing-gum

Et enfin, divers éléments qui apporteront un plus … mais qui alourdiront le kit.
De quoi lier, coller, assembler
- Colle Super-glue (pour coller des objets voire une plaie si on n’a rien d’autre)
- Scotch ou sparadrap tissé/toilé, orange
- Duct tape large, étroit → l'adhésif toilé qui se déchire sur le côté et qui colle très fort
- Elastiques
- Chambre à air (bon combustible)
- Paracorde
- Cordelette nylon
- Cordonnet de couture
- Fil de fer, de laiton
- Fil dentaire
- Fil de pêche
- Fil de couture
- Ficelle sisal (bon allume-feu)
- Cordelette d'alpinisme diamètre 3 normée
- Cordeau de maçon
- Cordelette coton
De quoi bricoler
- Aiguilles à coudre (fortes, stériles…)
- Kit de couture
- Epingle à nourrice (simple, de sûreté…)
- Kit de pêche (hameçons assortis, Plombs de ligne assortis, Émerillons assortis)
- Pince multifonction (multitool Leatherman par exemple)
- Pierre à aiguiser, pierre diamantée double face
- Papier de verre 320, toile émeri
- Mousqueton (mini, avec virole…)
- Cuillère inox
- Trombones
De quoi couper
- Couteaux pliant
- Multitool Leatherman
- Couteaux divers et varié (privilégier les aciers inoxydable de bonne qualité)
- Lame de scalpel (pour les kits ultra-light)
- Lame de cutter sécable de 10 cm
- Scie chaîne (genre chaîne de tronçonneuse avec poignées)
- Scie fil (efficacité très limitée mais encombrement minimum)
- Morceau de scie à métaux
De quoi éclairer
- Lampe (Fenix, Maglite, …)
- Piles de rechange pour sa lampe
- Batons lumineux (source de lumière fiable, durable, pratique et sans danger)
De quoi contenir
- Quart, Mug titane (l’aluminium est léger mais on se brûle les lêvres, l’inox est bien mais
  lourd, le titane est le top)
- Ziploc (attention, les modèles avec zip glissière ne sont pas tous étanches)
- Récipient en aluminium plié de 500 ml de contenance
- Papier aluminium (à modeler pour faire un récipient mais d'une efficacité très relative)
De quoi signaler sa présence
- Miroir de signalisation
- Bandes réfléchissantes (Reflexite)
- Sifflet
- Mini guide de signaux de détresse (que vous pouvez télécharger gratuitement sur notre
  site, rubrique Fiches pratiques)
- Une lampe pour les signaux lumineux
- Fusée de détresses
- Radio
- Téléphone portable,
- ARVA
- Tout ce qui peut émettre ou réfléchir une onde perceptible par un de nos organes
Autres
- Mini thermomètre
- Boussole (Mini Silva…)
- Montre boussole-altimètre (à recharge solaire si possible)
- Montre gousset a aiguilles → permet de s'orienter
- Aide-mémoire / Fiche avec des instructions de survie
- Crayons (mini IKEA, stylo rouge, stylo bleu, gros marqueur, indélébiles
- Papier (petit carnet 10*15 renforce au tape, fiches cartonnées, feuilles…
- Clef USB (avec vos documents d'identité, dossier médical, … scanné)
- Carte de groupe sanguin + carte d'identité
- Argent liquide
- Carte bancaire de rechange
- Numéros d'urgence (voir nos fiches pratiques)
- Mètre à ruban
- Tickets de métro
- Monoculaire 7x18
- Paire de lunettes de rechange (surtout si l’on est handicapé sans ses lunettes)

Quelques exemples de kits

Le kit medium « fond de sac »
  • des allumettes tempêtes,
  • un briquet,
  • un firesteel,
  • un allume-feu (œuf ou paille de coton vaseliné),
  • une bougie,
  • une portion de scie à métaux,
  • un couteau pliant (éventuellement un couteau de camp à lame fixe),
  • une scie-fil (efficacité réduite mais c’est mieux que rien),
  • un kit de couture : épingles à nourrice, fil, quelques boutons, aiguilles, petits ciseaux…
  • un kit de pêche : fil, émerillons, bas de ligne, et des hameçons de différentes tailles…
  • un kit médical : compresses, pansement compressif, pansements classiques, sutures adhésives, lingettes alcoolisées, sérum physiologique et antiseptique en dosette, quelques comprimés comme de l’immodium, du paracetamol, des pinces à tiques …
  • une boussole,
  • un miroir,
  • un sifflet,
  • une petite lampe LED,
  • un ou deux batons lumineux Cyalume
  • une petite pierre à affûter,
  • une pince à épiler,
  • un tube de colle type SuperGlue,
  • du sel et du sucre,
  • un multitool,
  • quelques mètres de ficelle et de cordelette,
  • de la paracorde,
  • quelques lames de cutter ou de scalpel,
  • du ruban adhésif ultra-résistant type DuctTape,
  • une couverture de survie,
  • un tampon hygiénique (comme combustible, pansements...),
  • des comprimés de traitement de l'eau Micropure et des boissons lyophilisées (thé, café, potage),
  • des sacs plastiques type Ziplock,
  • un ou deux préservatifs,
  • un bloc-note résistant à l'eau,
  • un crayon,
  • des colliers attache-rapides,
  • une feuille d’aluminium,
  • un contenant métallique si possible étanche,
  • un bandana 100% coton (pour se protéger la tête, pour filtrer l’eau, faire une écharpe pour un bras cassé, …),
  • un peu d’argent,
  • des fiches contenant des informations pratiques sur la survie (allumer un feu, faire un abris,…),
  • quelques sachets de thé, quelques cubes de bouillon,

Le kit « Petite boite de survie »
De la taille d'une petite boite à cigarettes métallique par exemple. Tout d’abord, en polissant l’intérieur du couvercle, vous pourrez obtenir un miroir, ensuite en la fermant avec une bande adhésive, vous pourrez la rendre étanche. Noter également sur le couvercle la date limite d’utilisation de certains articles (certains éléments doivent être régulièrement changés).
  • Allumettes
  • Bougie
  • Firesteel
  • Loupe
  • Fil & aiguilles
  • Ligne & hameçons (petits de préférence)
  • Boussole
  • Mini bâton lumineux
  • Fil à collets (en cuivre) : 60 à 90 cm
  • Fil à scier
  • Petit nécessaire médical
  • Quelques lames de rasoir ou lames de scalpel
  • Du coton
  • Quelques comprimés de Micropur pour purifier l’eau
  • Un petit crayon
  • Un mini-couteau
  • Des fiches d’instructions de survie

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